jeudi 6 octobre 2005

Citoyenneté - Article propagandiste de François L'Écuyer publié dans le journal Alternatives, encart mensuel dans Le Devoir

4 hommes abattus par la Police nationale d'Haïti, quartier Bel-Air, Port-au-Prince, 28 oct. 2004M. Pierre Beaudet,
directeur général
Alternatives
3720, avenue du Parc, bureau 300
Montréal, Qc H2X 2J1


En tant qu'ex-stagiaire du programme « Furetez dans le monde » au Chili en 1998-99, je suis atterré qu'une O.N.G. qui se réclame de l'indépendance puisse propager dans son dossier sur Haïti presque mot pour mot les propos du Groupe des 184 ou du ministère des Affaires étrangères du Canada !

Quelle pénurie regrettable de diversité dans vos sources d'information, sinon quel manque de distance face à votre bailleur de fond principal, le gouverne-ment du Canada.

Je dirais même : quel recul inquiétant de la part d'une O.N.G. habituellement critique et indépendante dans ses analyses, selon ce que j'ai pu observer. Je pense ici à une conférence publique qu'en tant que directeur, vous-même, M. Beaudet, aviez prononcée sur les enjeux à moyen et long terme de la politique étrangère états-unienne.

Bien avant l'invasion de l'Afghanistan menée par les États-Unis dans le but inavoué d'y faire passer un pipeline (afin d'éviter une trop grande dépendance vis-à-vis du pétrole des pays producteurs arabes et du Vénézuela, entre autres), sous de faux prétextes de soudainement vouloir éliminer le régime taliban qu'ils avaient naguère financé, ainsi que les terroristes soi-disant responsables des attentats du 11 sept. 2001, vous énonciez sans ambages les visées économiques et les enjeux géo-politiques à long terme de la politique étrangère états-unienne en Asie centrale. Votre propos était clairvoyant, limpide et prenait en considération les craintes à long terme des gourmands États-Unis face aux puissances montantes que sont la Chine, l'Inde, la Turquie et certains pays arabes et/ou islamistes, sans oublier l'acteur imposant et incontournable qu'est la Russie.

À ma mémoire, vous annonciez que Washington se livrerait à une guerre des nerfs sur le plan de la désinformation médiatique en jouant diverses cartes, dont l'affirmation de l'existence d'un « axe du mal » et la pseudo « lutte contre le terrorisme », afin de diviser ses détracteurs et justifier ses interventions économiques, politiques et militaires, pays après pays dans cette zone stratégique. Le but ultime est de contrôler, de constituer une menace, un exemple de ce qui pourrait se produire sur tous les plans pour ces états ou tout autre état susceptible d'afficher trop d'autonomie.

Cette clairvoyance et indépendance est de toute évidence éclipsée lorsque tout-e citoyen-ne le moindrement informé-e lit l'article de François L'Écuyer qui a pour titre « Militarisation de la paix en Haïti », un véritable chef-d'oeuvre de propagande gouvernementale sans fondement !

Veuillez lire les deux réactions ci-dessous, qui suivent ce courriel, si elle n'étaient pas parvenues à vous à ce jour. Ces points de vue sont éloquents sur la question haïtienne et reprennent point par point divers mensonges que M. L'Écuyer retransmet dans vos pages. Une liste de sites internet d'information sur la situation réelle en Haïti suit immédiatement au pied de ce message.

* * *

Un élément qui puisse expliquer que quelques responsables d'Alternatives aient été bernés se trouve possiblement dans un texte, dont je reprends un passage ci-dessous, et qui est signé par les 20 membres d'une mission d'investigation inter-états lucide et constituée de représentants de mouvements, réseaux et institutions sociaux, culturels et politiques.

Alternatives semble tirer du moins en partie les mêmes constats que le document, dans sa compréhension des enjeux actuels autour d'Haïti :

« Premiers constats de la mission d’investigation et de solidarité avec le peuple haïtien »,
daté du 13 avril 2005

« [...] 1. Nous reconnaissons et nous saluons la lutte profonde que mène le peuple haïtien depuis plus de deux siècles ; il a résisté aux turpitudes externes et internes qui ont servi d’obstacles à l’émancipation des forces populaires constructives. Dans cet ordre d’idées, il nous paraît important de faire ressortir que la chute d’Aristide doit être interprétée à la lumière de grandes mobilisations sociales réclamant sa démission et proposant du même coup leurs propres alternatives de transition.»

Le texte est ambivalent et ne mentionne guère que ces « grandes mobilisations sociales » peuvent être attribuées directement aux « ajustements structurels » de la politique du gouvernement d'Aristide, exigées par le F.M.I., bras droit de la politique étrangère états-unienne, ainsi qu'à la phénoménale campagne de désinformation menée dans les médias haïtiens et étrangers par l'« élite » économique locale et diverses multinationales influentes hors des frontières haïtiennes.

Un tel contexte de déstructuration est sous-jacent et nécessaire à toute tentative de renversement de gouvernement ! Le phénomène est exacerbé à l'extrême lors d'un coup d'état, tel que cela s'est passé pour une enième fois sur le sol haïtien.

Votre organisme est au fait des mécanismes qui ont mené à la chute de divers régimes « trop populistes », afin de les remplacer par des dictatures et autocraties... souvent au nom de la démocratisation, et la plupart du temps appuyées par le Pentagone ! Le gouvernement d'Aristide a été l'objet d'un type de complot similaire à celui d'Allende le 11 sept. 1973, tout comme les tentatives de coup contre le gouvernement Chavez... et tant d'autres exemples que vous connaissez sûrement plus à fond que moi-même !

Comment pourriez-vous alors imaginer qu'il en aille différemment cette fois-ci dans le cas haïtien, lorsque trois pays étrangers supplantent le président élu et toujours supporté par 75 à 80 % de la population haïtienne (selon de multiples sondages, dont certains effectués par la firme Gallup) en une seule nuit ?

* * *

J'endosse entièrement la position exprimée ci-dessous [lien à venir] par MM. Rob Green et Nikolas Barry-Shaw, dans leurs textes respectifs, non sans m'être informé dans divers médias des tentatives de désinformation de la part du gouverne-ment intérimaire de Gérard Latortue et des soi-disant organisations de la « société civile », qui ne sont autres que le Groupe des 184 et une poignée de multinationales.

Je vous recommande également fortement de visionner le documentaire « Haiti: The Untold Story », du journaliste-réalisateur Kevin Pina, qui fournit une multitude de témoignages et preuves fondées que les « gangs armés » en question qui souhaitent empêcher la tenue d'élections libres sont bel et bien la P.N.H. (Police nationale haïtienne) et la MINUSTAH, et non le Fanmi-Lavalas (qui a toujours misé sur la voie démocratique) !

Veuillez s.v.p. vous renseigner, et ensuite soit retirer cet article de votre site ou du moins en retirer les nombreux passages sans fondement ni source fiable, tout en présentant dans votre journal ET dans votre site un erratum ou des excuses publiques. À défaut d'une action en ce sens d'Alternatives, je me verrai dans mon obligation citoyenne de déposer une plainte formelle au Conseil de presse du Québec pour manquement à l'éthique journalistique.

J'apprécierais aussi grandement que vous imprimiez dans le prochain numéro du journal Alternatives la déclaration sur Haïti du F.S.M. (Forum social mondial 2005, auquel Alternatives a activement particpé et adhéré) :
http://haitiaction.net/News/FL/1_30_5.html.


Espérant un geste intègre de la part d'Alternatives dans ce dossier, je vous prie, Monsieur Beaudet, d'accepter l'expression de ma reconnaissance pour le travail d'information que votre organisme a affectué depuis des lustres.

____________________
Franc-Sois Dandurand,
artiste visuel, danseur, horticulteur et citoyen engagé


Voici une liste non exhaustive de sites d'information locaux et internationaux sur la situation réelle en Haïti depuis le coup d'état et l'instauration d'un gouverne-ment autocratique et d'un état de siège policier des quartiers défavorisés « pro-Artistide »:

http://haitiaction.net
http://www.ahphaiti.org/ndujour.html
http://www.april6vt.org
http://www.canadahaitiaction.ca
http://www.diacritica.com/sobaka/itinerary/haiti.html
http://www.fondasyonmapou.org
http://www.haitiechange.org
http://www.haitiinfo.org/cadreahp.html
http://www.haitiprogres.com
http://www.hayti.net
http://www.ijdh.org
http://www.lethaitilive.org/pmwiki.php/Main/MediaMisinformation
http://www.margueritelaurent.com/law/lawpress.html
http://www.outofhaiti.ca
http://www.rightsaction.org/urgent_com/Haiti_Children_12.htm
http://www.zmag.org/lam/haitiwatch.cfm

dimanche 21 août 2005

Introspection - Aventure... ou expérience banale ?

Voilà !

De retour d'un petit voyage comportant de multiples baignades de Montréal à la Gaspésie, je saute dans le train et lance à mon tour un « blog », expérience en voie de devenir commune... sinon la norme ? (La photo est d'une de mes ex et date d'environ 1998.)

Expérience qui transcende les délais de publication d'un livre, matière hypotéquant les forêts que nous léguons à nos descendants, tout en rendant accessible le sentiment d'être un auteur.

Q. Est-ce que ça risque de me mener à joindre les « otakus » du Japon, ces mecs enfermés en permanence entre 4 murs devant leur Saint-ordi... oscillant en télé-travail, télé-vision, télé-conférence et jeux vidéo ? Vais-je être lu, ou est-ce qu'au fond je serai auteur et public à la fois ? Bouteille à la mer ? Et au fond, qu'ai-je tant à dire qui n'ait pas déjà été répété à toutes les sauces depuis le début de l'humanité (ou peut-être avant) ? Et la critique dans tout ça, se terrera-t-elle ou tentera-t-elle de venir tout bousiller ? Quels visages pourrait-elle emprunter ?

Bon, je m'arrête ici. J'ai une vie à poursuivre cet après-midi et ce soir sous forme de 3 activités de danse et une baignade dans un coin secret du fleuve où la qualité de l'eau est toujours « bonne » à « excellente », selon le R.S.M.A. (Réseau de suivi du milieu aquatique de l'île de Montréal).

Au plaisir d'écrire et peut-être vous lire.

jeudi 18 août 2005

Introspection - Nouvelles de vacances autour de Montréal

J'avais envie de vous faire part de mes magnifiques vacances
estivales... enfin, des moments plus marquants, et c'est pas
fini ! Je règle quelques trucs en ville et je repars de plus
belle.

Ma randonnée avec mon ami Alain sur la piste du Petit train
du Nord a été très agréable. De rouler avec quelqu'un qui ne
s'était pas entraîné à faire de longues randonnées en vélo a
été une occasion pour moi de ralentir, de décrocher du mode
« Bon, combien de km je viens de rouler ? Il faut que
j'augmente ma vitesse moyenne si je veux pouvoir parcourir
de longues distances dans le plus court laps de temps que
possible.» Nous avons exploré de magnifiques lieux pour nous
baigner dans la rivière du Nord les 2 jours, lundi et mardi.

J'ai laissé mon ami à Val-David pour me taper le trajet du
retour à Montréal en quelques heures. Ça a été plus long que
prévu car je me suis perdu au nord de St-Jérôme dans un
parc que je croyais longer la piste cyclable, mais qui
bifurquait vers l'ouest puis ensuite à Laval j'ai été témoin d'un
accident automobile et ai prêté main forte aux 2 dames
toutes bouleversées, en plus de jouer au médiateur quand
l'une d'elles devenait plus agressive.

Pratiquer la médiation dans un conflit, que je sois impliqué ou
non, est pour moi une belle voie d'évolution. Ça m'apprend
des tas de choses libératrices que j'intègre dans mon attitude
avec les autres.

Mercredi, je repartais un peu trop tard - après-midi -
pour l'atelier de danse d'Adam. Je commence à réaliser que
j'ai de moins en moins envie de partir à l'aventure n'importe
où sur nos horribles routes pleines de trous et qui n'ont pour
la plupart pas d'accotement asphalté pour rouler plus en
sécurité. Et la route 217 qui mène à St-Bernard-de-Lacolle
n'y échappait pas... maganée, j'vous dis ! Évitez-moi ça, ainsi
que la 104 entre la 227 et la 139... ayoye pour le fessier et
les poignets !

Finalement, on n'a pas énormément dansé, plutôt concentrés
à régler quelques mésententes qui s'étaient établies dans le
groupe. Ah ! les attentes qu'on se fait, comme ça nous fait
presque tous-tes souffrir exagérément. Moment inoubliable :
une danse légère qui a vite tourné en une séance
d'enterrement collective en alternance. Quel bonheur que de
retrouver ce plaisir d'enfant d'être enseveli dans le sable
jusqu'au cou, quelle expérience sensuelle... comme je suis
toujours célibataire, je prends un énorme plaisir à chaque
occasion précieuse qui procure du plaisir à mon corps, et
surtout à ma peau, youpi !

J'ai pris un autre chemin pour revenir et ai fait la majeure
partie de nuit, tout en empruntant des petits rangs agricoles
très peu passants. J'ai donc eu droit à des chants de
criquets, de sauterelles et de grillons à travers des kms de
hauts plants de maïs... magique !

Je me suis pour la 2è fois fait poursuivre par un chien non
attaché très agressif qui était en mode « traquer et mordre »
pour immobiliser sa proie. Cette fois-ci, au lieu de me mettre
à pédaler à 55 km/h dans une côte montante avec toute la
force du désespoir que l'adrénaline m'avait insufflée près de
Sutton, je me suis arrêté sec et lui ai fait face.
Heureusement, ça a marché et l'a surpris au point où il est
rapidement retourné sur le terrain de ses maîtres. Je m'étais
dit en un éclair que dans le pire des cas, j'aurais pu me
servir de mon vélo en tant que barrière s'il avait tenté de
m'attaquer physiquement, ainsi que de mon cadenas et mes
bouteilles d'eau.

J'avais déjà fait face à 3 chiens agressifs sans laisse qui se
sont mis à grogner alors que je passais devant leur terrain,
sur un chemin de terre qui part de Maniwaki vers le petit
village de Montcerf en 1992. Et j'avais décidé de leur face
face, et de tirer un sérieux coup de sifflet, ce qui les a
paralysés un instant. Ils ont rebroussé chemin alors que je
repartais.

Une journée plus tard, samedi c'était le départ pour la
Gaspésie, tout en apprenant avec joie que nous allions
revenir 6 jours plus tard que je l'avais cru auparavent. C'est
un voyage à 3 dans une petite voiture compacte, où nous
nous sommes régulièrement consultés pour décider ensemble
de notre itinéraire et d'activités que nous allions partager
pour la plupart.

À suivre.